ÉTAPE 38: OAXACA

ÉTAPE 38: OAXACA

Du vendredi 30 mars au lundi 2 avril 2018

Oaxaca, au sud du Mexique, est vraiment la ville cool par excellence. C’est un bonheur de flâner dans ses rues à toute heure de la journée. Le calme de certains quartiers contrastant avec le fourmillement du Centre historique, surtout pendant cette semaine sainte.


Nous logeons dans un airbnb un peu excentré, mais notre chambre est belle..

Et notre hôte super sympa. Un peu trop parfois ! Je vous en reparle…

C’est Vendredi saint. En fin de journée se déploie dans la ville la « Procession du silence »

Chacun sa croix…
Impressionnante cette assemblée de femmes en noir, unies dans un recueillement total que rien ne semble pouvoir troubler..Soudain une sonnerie retentit.
D’où vient-elle ?  Qui ose ?
Ah oui d’accord… Pas si total en fait, le recueillement ! Les processions du silence, c’est plus ce que c’était…
A moins qu’elle ait Dieu au téléphone, même nous on trouve ça un peu culotté !
Ce n’est pas cette autre vieille Dame qui se serait permis ça..Elle, elle paraît littéralement habitée. Toute sa vie, et bien au-delà, semble défiler sous ses yeux.

Le Parvis de la Cathédrale grouille de monde, touristes et croyants mêlés…
Ceux qui ne peuvent complètement rentrer dans l’Eglise suivent la cérémonie sur les écrans installés contre les piliers.

Dans l’histoire récente du Mexique, Oaxaca est un haut lieu de contestation sociale et politique.
Sur les murs de la ville, plusieurs témoignages, superbes, de ces luttes en tout genre…


La ville est aussi réputée pour sa gastronomie.
Elle regorge de restaurants et de Mezcaleria (oui ici on prend plus ses repas au Mezcal qu’au vin…)Là c’est le Patio du resto « Los Danzantes », le grand frère de celui de Mexico. Mais on n’y mangera pas cette fois…On croise aussi des enseignes plus familières…
Lolo s’inspire pour ses futures tables d’hôtes…Sur les marchés, on retrouve aussi bien de la bonne vieille viande et volaille comme chez nous (ou presque !…)

… que des spécialités locales comme les « Chapulines », sortes de criquets craquants à croquer.
C’est dans ces Marchés populaires que la plupart des mexicains viennent déjeuner.

Nous celui qu’on préfère, dans un autre style, c’est la Cosecha…

Après un excellent chocolat chaud (et son petit goût de cannelle)…
on goute des préparations typiquement « oaxacanas » comme cette tortilla de Papa..Et ces « Garnachitas »…Mais aussi un sandwich « occidental » classique (ciabatta italienne) et une salade orientale avec houmous et falafel !

On l’avoue, on a un peu peur de l’indigestion de tacos…
Un des soirs on mangera même… Indien ! (oui de l’Inde…)

La Calle Xolotl ne fait que quelques mètres de longueur mais jamais nous n’aurons vu autant de couleurs concentrées en si peu d’espace… Juste magnifique !

Sur les stands d’artisanat à proximité, nous découvrons les « Alebrijes » célèbres sculptures de bois représentant des animaux parfois fantastiques, typiques de Oaxaca. On achète deux chats pour Mélanie et sa fille Matilda.

Le Quinta Real est un hôtel de luxe assez fascinant qui accueille les grands de ce monde. (Même si lui on n’est pas sûr)

L’endroit est de toute beauté…

Même si tout le monde ne semble pas sensible au charme du lieu comme nous…Mais on se dit que ce serait parfait pour des réunions familiales à venir !

Au cours de nos autres balades, on tombera sur…
Une expo photo…

Un banquet un peu kistch, sans doute un mariage…

Une pub pour futurs mariés…Une vierge…
Un match de foot…
Un office notarial…
Une jolie fanfare…

D’autres musiciens…

Des virtuoses du crayon et du pinceau…

Une dame qui dort profondément…
Deux petites filles qui posent… Et un petit garçon qui pleure…Sinon, Lolo a fait réparer ses lunettes ! ça faisait déjà plusieurs mois qu’elles étaient en pièces détachées donc c’est une excellente nouvelle. Il faut savoir qu’elle ne se contente pas de les mettre sur son nez, mais que régulièrement elle s’assoit ou s’allonge dessus, et se demande ingénument lorsqu’elle retrouve une branche cassée : « Je ne comprends pas comment ça a pu arriver… »
Bref, un petit artisan nous a changé la monture en quelques minutes, avec le sourire et pour un prix dérisoire !

Pour notre dernière soirée à Oaxaca, on décide de se faire un vrai bon resto, histoire de faire honneur à la ville.
Au moment de quitter la Casa, notre hôte nommé Père (il est catalan) nous intercepte, bouteille de Mezcal en main et manifestement pas mal éméché. « Vous allez bien prendre un petit verre avec nous ! » On sent l’embuscade mais difficile de refuser…
Pour rappel, le Mezcal est l’alcool du pays, fabriqué à partir de l’agave, comme la Tequila.
A la table du salon, la femme de Père, qui va vite partir se coucher, et un vieil américain, qui se présente : « Hi! I’m Joe, from  Cincinnati, Ohio
Deux verres plus tard, on a compris.. Le resto gastronomique ce sera pour une autre fois, ou dans une autre vie…
Joe me raconte son histoire, d’abord ses 8 ans passés en Allemagne dans les années 70.. Je lui demande s’il parle allemand. « Oui bien sûr couramment ! » Mais lorsqu’il veut prononcer une phrase, rien ne sort ! « C’est incroyable, je parle cette langue comme l’anglais mais là impossible ! Je crois que c’est le Mezcal… »
Et il va passer plusieurs minutes, archi concentré, à tenter de décoincer ce tiroir dans son cerveau. Soudain, tout s’éclaire, Goethe et Thomas Mann lui reviennent d’un coup et il devient intarissable.. Me parlant comme si j’étais bilingue alors que je n’ai plus pratiqué depuis mon oral du bac en 1989.
La conversation se poursuit dans une sorte de sabir germano-franco-anglo-espagnol, que l’ajout de Mezcal rend difficilement audible.. Mais en même temps passionnante !
C’est un admirateur de Céline, Camus… et Jacques Ellul ! (j’ai mis une heure à comprendre avec sa prononciation « Jacquesse Yeloule ») Je lui dis que cet auteur n’est pas très connu en France. Moi-même, sans ce livre posé sur une étagère de l’ile de Ré que Maman me conseille de lire depuis longtemps, je n’en aurais jamais entendu parler. Il opine et me confie assez fier qu’il l’a fait découvrir à un prof de français aux Etats-Unis, pour qui ce fut une révélation !
Mais son grand truc à Joe, c’est de vouloir réconcilier les chiffres et les émotions.
Depuis plusieurs années il parcourt inlassablement les Universités américaines pour faire passer son message : « A l’école, on apprend les tables de multiplication, la logique… et on apprend aussi la musique, la peinture, bref les Arts mais jamais on ne fait de passerelles entre les deux ! C’est ce que je voudrais faire… »
Pour ça, il convoque deux grandes figures, Descartes, notre plus célèbre philosophe mathématicien et Mondrian, le grand peintre hollandais de l’art abstrait.
Voilà, pour résumer, sa volonté est de réconcilier la logique de Descartes et l’abstraction de Mondrian ! Bon ça c’est ce que j’ai compris en gros. Je vous rappelle qu’à cette heure-ci nous parlons une langue qui n’existe pas et que Père nous ressert inlassablement des shots de Mezcal.

Père justement… Pendant que je refais le Monde avec mon américain sympa, il en profite pour entreprendre Lolo de façon un peu insistante.
Déjà il la regarde comme un éclair au chocolat !
Mais c’est après avoir dansé plusieurs fois avec lui qu’elle n’a plus de doute : « Là je crois qu’il faut qu’on aille se coucher… »
La question est définitivement réglée lorsque sa femme déboule furibonde de sa chambre et le pourrit littéralement devant nous ! Un peu gênés on s’esquive par l’escalier pour rejoindre vite notre chambre.. Conclusion rocambolesque d’une soirée pas banale, où l’on devait faire le meilleur repas de notre séjour, et où on a finalement mangé 3 chips et bu 4 litres le Mezcal, en compagnie d’un catalan soul et d’un américain philosophe .

Le lendemain, comme si de rien n’était, Père nous prépare un dernier petit déj. Il est déjà temps de repartir…
De l’avis général, trois jours à Oaxaca, c’est un peu court. Surtout qu’il y a pas mal de choses à faire dans le coin. Nous on a privilégié la ville. Et malgré notre rendez-vous manqué avec la gastronomie locale, on a adoré !
Retour en bus à Mexico, puis après une nouvelle nuit chez Mélanie, avion le mardi pour Cancun où viennent aussi de débarquer Clémence et Thomas. Très courte escale avant de rejoindre l’ile d’Holbox tous les 4.
Et là, on va vraiment, vraiment, en prendre plein les yeux !!!

 

One Reply to “ÉTAPE 38: OAXACA”

  1. Impossible d’avoir mieux la prochaine fois ! Photos et commentaire particulièrement hauts en couleurs !! Plus que superbe, comment supporter la grisaille après ça ? En plus, vous avez trouvé un endroit superbe pour notre prochaine réunion familiale ! Tes lunettes ma Lolo, le rafistolage a été moins cher que chez Ludo ?? Pas sûr ! Quant à Jacques Ellul, comment voulez-vous que je ne le connaisse pas, il est bordelais ! bravo mes chéris, excellente déconnection ! Merci

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