ÉTAPE 36: MEXICO

Du jeudi 16 au lundi 26 mars 2018

C’est ce qui s’appelle une agréable surprise…
De Mexico, on avait tous les deux cette image de Mégalopole furieuse, polluée, embouteillée et grouillante, bref, un lieu où l’on n’aurait pas forcément envie de nous éterniser. Une petite escale était quand même prévue pour retrouver ma vieille copine Mélanie, installée ici depuis 20 ans, et que je n’ai pas revue depuis au moins 10…
Notre vol de la Havane, ayant décollé très tôt le matin, succède à une interminable journée de bus depuis Santiago et une toute petite nuit de 3h dans un immense hôtel décrépi de la capitale cubaine. Nous arrivons à l’aéroport de Mexico dans un état de décomposition avancée. Pourtant dans l’immense hall, mes yeux s’illuminent d’un coup à la vue d’une enseigne Eric Kayser, artisan boulanger pâtissier français, et se mettent presque à pleurer à la lecture de mots que je pensais avoir oubliés pour toujours: baguette, croissant, brioche, jambon, fromage, patates, chausson aux pommes…
Le petit déj nous coûte un bras mais c’était vital !
En mode zombie, nous parvenons jusqu’à l’appartement de Mélanie où Lolo s’écroule dans la chambre de sa fille Matilda, contre le flanc d’un Nounours géant salvateur..
Le soir, enfin reposés, nous dinons en compagnie d’Isabelle et Morgane, autour d’un grand pot de guacamole.

Comme Isabelle loge chez Mélanie pendant 2 jours, Morgane, qui habite à quelques rues de là et s’apprêtant à partir en long week-end, propose de nous héberger. L’appart est super confortable, cool et lumineux. On accepte ravis…

Serait-ce la fin de notre pénible parenthèse cubaine, l’agréable quartier de Chapultepec où vivent nos deux hôtes, ou le sourire et l’amabilité des mexicains lors de nos premières ballades dans le centre historique… Toujours est-il que l’on est séduit par la ville et qu’on y restera 10 jours au lieu des 2 ou 3 prévus initialement.

Le Zocalo est le nom familier donné à l’immense Place de la Constitution, dominée par la Cathédrale et le Palais présidentiel.

C’est ici, dans le marché installé sur la Place, qu’on prend notre premier repas « mexicain » Le long des stands, toutes les spécialités locales, tacos, tortillas, tlayudas, quesadillas… J’avoue que n’ai toujours pas compris toutes les subtilités entre chaque, mais ça c’est le domaine de Lolo.

Ça c’est le fameux Mole, sauce épicée au cacao qui peut accompagner le poulet notamment. On n’a pas encore essayé…Partout dans les rues, on peut manger sur le pouce..

On avait un doute avec la Cathédrale, mais là regardant l’Iglesia de Santa Teresa on en est sûr: ça penche ! Comme pas mal de bâtiments de la ville, construits sur des marécages, et qui s’enfoncent par endroits..
Il n’y a pas d’appellation officielle pour les habitants de Mexico : on utilise différents termes, « Capitalino » « Defeño » ou le plus populaire « Chilango »

Tout proche de chez Morgane et Mélanie, le Bois de Chapultepec, qui rappelle nos grands parcs parisiens.

   Où l’on croise d’adorables écureuils,

Des amoureux en tout genre…
Et notamment ceux-ci, particulièrement magnifiques…

Au bout du Parc, devant l’entrée du célébrissime Musée d’Anthropologie, les Voladores de Papantla, acrobates indiens effectuant des rotations au bout d’une corde autour d’un immense poteau.

Et une fontaine qui nous renvoie un arc en ciel rappelant une photo aux chutes d’Iguazu!
Le Musée d’Anthropologie retrace l’histoire du Continent américain à travers ses grandes civilisations et regorge de trésors..Dans un enfilement de salles se succèdent objets, tombes, peintures et sculptures extraordinaires…

Malheureusement il n’y a pas d’audio-guide, il aurait fallu s’attacher les services d’un guide francophone devant le Musée mais on l’a su trop tard, et on fera la visite sans véritablement tout comprendre..Après ces chefs d’œuvres « anciens », on retrouve les rues de la ville où d’autres artistes déploient leur talent.

Un truc vraiment agréable à Mexico, c’est le nombre de cafés en tout genre, ouverts à n’importe quelle heure de la journée. Où l’on peut petit-déjeuner à 14h et diner à 15…

Des cafés où même les filles regardent le foot!Notre préféré, le « Cancino », entre chez Morgane et chez Mélanie, où l’on va souvent prendre notre apéro le soir.

Le métro de Mexico ressemble plutôt au RER parisien, il faut dire que les distances sont beaucoup plus grandes… Très pratique et simple d’utilisation, « discipliné » (les gens attendent avant de monter que tout le monde soit descendu) et pas autant bondé qu’on l’aurait cru, il a une particularité : un espace réservé uniquement aux femmes et aux enfants.
Mélanie nous explique que ces espaces ont été créés pour permettre aux femmes d’échapper aux hommes un peu trop entreprenants !!
Et effectivement les seules femmes qui se risquent dans les wagons mixtes sont accompagnées par des hommes.
C’est terrible et ça nous fait penser à cette campagne en France que nous avons suivie (de très loin..), « Balance ton porc » et qui nous a laissés pour le moins perplexes et plein de questions..
Sinon les gens empruntent aussi le Vélib local…Et les touristes de drôles de « tandems » géants…
Certains vélos sont garés n’importe comment…

Les rues nous paraissent étonnamment calmes. Même les grandes artères…

Particularité du tri des poubelles: ici il se fait dans la rue.
Autre quartier très agréable, Coyoacan, un petit village dans la ville…

On a raté de peu les journées notariales!
Mais on a mangé dans un restaurant excellent « Los Danzantes », où Lolo qui n’avait pas pris sa petite laine, a du demander une nappe pour se réchauffer!
Sinon la photo que vous voyez maintenant ne fait pas du tout envie, mais ces raviolis à la courge et huitlachoche (champignon mexicain typique qui pousse sur les épis de maïs) étaient tout simplement délicieux!!On a aussi vu une jolie expo de photos dans le centre…

Avant d’aller boire un verre à la magnifique terrasse de la librairie Porrua dominant le Templo Mayor, vestige de l’ancienne capitale Tenochtitlan, et le Zocalo.

Une autre de nos balades nous mène au Parque Mexico, quartier Condesa et Roma. Petit coup de coeur de Lolo.

Plus que les trésors aztèques du Musée d’Anthropologie ou le Street Art, on a été envoutés par les fresques de Diego Rivera, LE grand peintre mexicain du 20^èmesiècle.
On a tout de suite adoré ces fresques qui racontent l’histoire du pays sur les murs du Palais Présidentiel.

Le but de ce travail est d’enseigner de manière ludique, gratuite et donc démocratique leur histoire au peuple mexicain.
Et ça marche aussi avec nous les touristes !L’immense fresque phare de l’artiste regorge de détails, d’histoires dans l’histoire. Elle nous parle des différentes révolutions et se révèle une ode au marxisme.
Avec sa compagne Frida Kahlo, l’autre grande artiste du pays,
Mais nos fresques préférées nous les avons dénichées dans un lieu plus confidentiel qui nous a véritablement enchantés, le Secrétariat National de l’Education.Ce lieu où les gens travaillent est tout d’abord un magnifique édifice.

Les fresques se succèdent et racontent les scènes de vie quotidienne des mexicains à travers les années. 

Rivera est un artiste engagé, qui défend ses opinions et qui dépeint les différentes époques du pays avec un parti pris clair et assumé.. comme « Le banquet des capitalistes »..

Sur la peinture suivante, on a cru reconnaitre Philippe Seguin, Le Père Fouras, Erik Orsenna et Edith Piaf. Mais on n’est pas sûr…Son œuvre, que ce soit esthétiquement ou politiquement parlant nous séduit.
La culture gratuite, accessible à tous, dans un ministère oh combien important  c’est tout simplement top !
Dans les quartiers Roma et Condessa, on découvre les dégâts causés par tremblement de terre qui a frappé la ville à l’automne dernier.

Mais de façon générale, Mexico nous aura conquis par ses couleurs, son architecture, son animation, son joyeux bordel parfois, toujours dans la bonne humeur!

Quand Morgane est rentrée chez elle, on est revenu s’installer chez Mélanie. Ou plutôt squatter son cabinet de psy un étage au dessus de chez elle!
On était super bien avec cette petite terrasse rien que pour nous…

 A un détail près! Les 5 chats adorables qui occupent l’appart, sachant que Lolo est allergique!

Mélanie est psychothérapeute donc, mais aussi institutrice et prof de yoga. Je pense qu’elle exerce aussi d’autres métiers la nuit mais je ne sais pas lesquels.Bref… A la fin du mois de mars, elle organisait un stage de yoga à Acapulco, dans l’ancienne Villa d’Errol Flynn sur des falaises face à la mer. Avouez que ça a de la gueule…
Pendant 2 jours, sur son amicale insistance, on s’est demandé avec Lolo si on n’allait pas s’inscrire. Histoire de trouver un peu de zénitude dans ce voyage à 100 à l’heure. On était tout proche de céder, mais franchement ce n’était pas raisonnable pour notre budget. Partie remise peut-être… On opte pour d’autres plages du Pacifique, du côté de San Agustinillo.
La veille de notre départ, dernière petite soirée en compagnie de son ami Victor et de son oncle Alain.

Mél se fait d’abord faire une pédicure à domicile. Il parait que c’est assez fréquent!
Suit une petite Salsa avec Victor… (oui parce qu’en plus de parler 15 langues, elle danse la salsa aussi)Puis on monte sur la terrasse boire un dernier verre, écouter de tubes de notre jeunesse ou de magnifiques chansons mexicaines, et revoir de vieilles vidéos de ma copine faisant l’imbécile il y a 25 ans dans mon appartement de la Rue Lalande.
C’était un super séjour… On remercie encore Morgane et Mélanie de nous avoir accueillis comme ça!
Tout aurait été parfait si à une heure de notre départ je n’avais pas cassé la fermeture éclair de mon sac à dos! La tuile… Je pars avec 2 ceintures attachées autour, avec un très mince espoir de le réparer plus tard. Pas le temps d’en racheter un autre de toutes façons…
Pour l’heure direction le Pacifique, à l’endroit même où j’étais venu il y a 15 ans.
Adios Mexico, ou plutôt au revoir, car il est très possible que l’on repasse par ici dans les semaines à venir..