ETAPE 6: MANGUE SECO

 

Mardi 19 au vendredi 22 septembre 2017 

Re bus pour 9h cette fois.. On se dit que ça va être facile vu notre trajet précédent ! On choisit un voyage de nuit pour ne pas perdre de temps et faire des économies d’hôtel.

Uber pour rejoindre la rodoviaria de Récife, 7h de bus pour Aracaju, 2h de « petit bus » pour Indiaroba, 30 mn de taxi pour Pontal et 10mn de bateau pour arriver à MANGUE SECO..

Tout comme ATINS ou JERI, MANGUE SECO se mérite !!

La traversée du Rio Real est splendide.
Mangue Seco est une presqu’ïle, coincée entre ce fleuve et l’océan, avec une grande dune qui la traverse, et des cocotiers tout du long.

Un peu le paradis quoi…

On ne peut pas dire que la bouffe brésilienne nous avait transcendé jusque là, mais hier soir, un peu de façon inattendue, on a vécu notre 1^ère extase culinaire au Mangue Seco Hostel:

Apetizzer : 4 pains différents, le pied absolu nous qui sommes en manque depuis 15 jours : Pain intégral, pain au maïs, pain à la betterave, pain queso (fromage, spécilité brésilienne : pao queso)

Une merveille ! Chacun a sa consistance et son goût particulier, et sorti tout droit du four.
Pour accompagner ces pains, un mini festival :

Courgettes en lamelles confites dans de l’ail et huile olive
Mayonnaise verte, on n’a pas tout identifié mais un petit goût asiatique (wasabi ?)
Dip fromage genre ricotta avec des olives noires mixées
Cornichons maisons, légèrement sucrés, tranchés en très fines lamelles. Un régal !

Ensuite nous partagerons :

Des spaghettis au pesto et aux noix de cajou, et des crevettes ail et huile accompagnées d’un tartare avocat tomates..

Le tout après nos caïpis du soir, une bière pour Tom et du VIN !!!
J’en rêvais depuis des jours et je me suis fait plaisir avec un bon Malbec..

Le tout était tout simplement divin, fin, raffiné, recherché, original. On trouve chaque ingrédient avec son goût, et l’harmonie de l’ensemble.

Camilha, la patronne de la pousada, revêt son costume de cuisinière le soir (tout de blanc vêtue, il ne lui manque que la toque) et œuvre dans sa cuisine ouverte sous l’œil des clients.

Elle est vraiment très forte, passionnée et nous a beaucoup fait penser à toi Gwen !

Tulio son mari qui nous a accueillis et qui gère l’intendance, apéros et service est tout aussi passionné.

Le lieu est magique, petites lumières, grandes tables de bois, mobilier de récup et détourné, casier ouvert sur les préparations culinaires, petite musique tip top (brésilienne mais aussi du Bowie, Police..)

Tout est fait avec goût et amour, super atmosphère, on se sent bien..

Par contre on a explosé notre budget bouffe du soir ! Mais avec plaisir !!!

Tout autour, le village semble dormir.. C’est le calme absolu..
Depuis 18h on n’a quasiment croisé personne. Comment fonctionne ce lieu étrange qu’est MANGUE SECO ? Où sont et que font les habitants ?
Où sont et que font les touristes ? D’après Booking, les 4 pousadas du village sont pleines..

Richesse, voire luxe semblent cohabiter avec simplicité, dénuement.

La plage est à 20 minutes à pied de la pousada, mais vous n’allez pas nous plaindre j’imagine.
Pour s’y rendre, on longe d’abord un magnifique front de mer et ses pavés en couleur.
Presque trop « chic » pour un tel endroit !

Sur le chemin, on croise de drôles de crabes, avec une seule grande pince sur le côté, quelques chèvres, un terrain de foot impraticable, et pas mal de cocotiers donc.

Très différente des calmes lagons de Jéri et Atins, ici l’océan est agité.
L’eau est toujours aussi chaude mais impossible de nager. Trop de vagues…

De petits « restos-paillotes » et leurs hamacs n’attendaient que nous. Après quelques jours en ville, pas fâchés de retrouver le bord de mer.
La plage est belle, et immense : 45 kms de long d’après le guide.

Le matin vers 10h, des bateaux « débarquent » leur cargaison de touristes venus du continent faire le tour de l’ile.

Ils squattent les restos de plage pour le déj, et repartent en début d’après-midi, laissant Mangue Seco à sa torpeur.

Sur le bout de la plage on ramasse d’étonnants coquillages, et j’apprends par Thomas que ce sont des oursins fossiles.. Il m’épate, il m’épate…

 

 

 

 

 

 

 

L’après-midi, on longe l’autre partie de Mangue Seco, côté fleuve. L’eau est plus calme, plus sombre aussi, alors on hésite..
On se baigne ou pas ? Finalement non…

Surtout que Lolo, quelques instants plus tôt, en voyant un serpent traverser devant elle, s’est mise à HURLER !!! Mon cœur s’est bien arrêté une dizaine de secondes.

Le serpent lui a traversé l’Atlantique en moins de 5 heures. Il est actuellement réfugié au Portugal.

Dans notre Pousada, on a rencontré 4 nanas super sympas. L’une est apparemment une photographe reconnue d’un grand quotidien de Sao Paulo.

Hier elle nous a montré quelques photos prises avec ses copines… nues, et nous a demandé en se marrant si ça nous intéressait de poser !

Ce soir on les a vues sortir de leur chambre, déguisées, et aller donner un spectacle sur une petite place aux enfants du village.

Parmi elles, il y a une « clown » pour enfants dans les hôpitaux.
Une pro ! Qui conquiert rapidement son auditoire, petits et grands compris..

Nous on ne comprend pas grand chose…
Mais les rires sont communicatifs et on passe un vrai bon moment.

Il y a une petite école sur l’ile, mais pas de collège.

Le soir, c’est dans un beau bateau jaune que les élèves rentrent au village, côtoyant les barques de pêcheurs sur le fleuve.

Quant à la lumière, elle est toujours aussi magnifique, et on a encore droit à des couchers de soleil de toute beauté…

A MANGUE SECO nous avons aussi redécouvert la pluie !!

Et finalement elle nous a permis quelques rencontres..
Avec Tom nous décidons d’aller dans un « bar » qui nous fait la proposition alléchante d’un expresso !

Et oui parce qu’au Brésil, grand pays producteur de café, il n’est vraiment pas top..

Le café de fin de repas n’existe pas et le seul qui se boit est une espèce de jus de chaussette archi sucré qu’on trouve dans des thermos sur les routes la nuit pendant nos voyages en bus !

Ah si! On en boit le matin au « café manha », le petit déjeuner.. Là encore (pour l’instant) il ressemble plus à l’américain qu’à l’italien !

Bref, on s‘installe sur la petite terrasse et là nous assistons à un véritable bal de colibris..

Ils dansent et se chicanent autour d’une mangeoire pendue au dessus de nos têtes, ils passent à toute allure, ils vrombissent autour de nous.. Un vrai spectacle !

Alors qu’Etienne reste peaufiner le blog à la Pousada, je suis Thomas malgré le temps incertain sur les traces de sa promenade en solitaire du 1^er jour..

Nous grimpons jusqu’à la « tower light », sorte de phare qui domine la presqu’île, pour atteindre un point de vue exceptionnel.. A cet endroit, nous avons une vue en 360° sur MANGUE SECO.

C’est incroyable la diversité des paysages sur une aussi petite surface :

Le Rio Real, la côte sauvage atlantique, les cocoteraies, les marécages, la mangrove, les dunes, la « garrigue ».. Un mélange de verts, de bleus, de gris, de noirs..

Le temps est très incertain,

Le ciel passe par des couleurs différentes et apporte une lumière qui change sans cesse.. les paysages changent aussi selon cette lumière et les marées..

C’est juste magnifique !

Le ciel devient noir, le vent presque froid et la pluie se met à tomber…
Nous courons nous réfugier sous un grand arbre pour attendre l’accalmie et au bout de quelques secondes, apparaît le 1^er..puis le 2^ème.. puis leurs copains..

On est sous un arbre à ouistitis !!

Nous resterons un long moment à les guetter, les observer, essayer de les photographier.. (sans grand succès !!), époustouflés, émerveillés comme des enfants !

L’après-midi, nous ferons une longue balade tous les 3 et essaierons de les retrouver pour les montrer à Etienne.. Mais impossible d’en revoir un!!

Merci la pluie..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soir, dernier repas de notre grande cuisinière Camilha..

On craque de nouveau pour un Appetizer.
Cette fois un « caviar » d’aubergines remplace la compotée de courgettes, et des petites foccacia remplacent le pain au maïs, un régal aussi !

Et nous choisissons de partager une pizza mi ARUTU (petit crabe ressemblant à l’étrille), mi courgettes..
Une pâte de folie, légère, un peu soufflée.. La partie courgettes remporte la palme..

Très douée pour les légumes et les pâtes sous toutes leurs formes notre cuisinière..

Il nous aurait fallu un jour de plus pour goûter à sa cuisine vegan..

Tom prend son mail pour Gwen pour organiser éventuellement un échange entre elles afin qu’elles partagent leurs différentes techniques, par exemple la terrine de Gwen dans l’appetizer de Camilha ça matcherait !!!

Et si Gwen se mettait à faire les pains et les pâtes de Camilha au Panier Perché ça pourrait être sympa.. Quel agent en puissance mon Tom !

En tout cas, à ton mail Gwen !

Mais l’addition des 3 jours nous indique qu’il est temps de partir..

MANGUE SECO c’était magnifique, des paysages bien différents de ceux découverts tout au nord du pays, une faune et une flore plus riche, un mélange de vert et de plage..

Le soir on y est vraiment seuls au monde.. peut-être un peu trop pour y rester plus longtemps !

On sent que ce village se cherche et ne sait pas encore vraiment vers quoi se tourner, « station balnéaire » qui choisit de se développer ou village de sable qui tient à préserver son authenticité ??

Bref, un très joli séjour mais pas de pincement au cœur pour repartir.. comme à ATINS !!