ÉTAPE 15: EL CALAFATE – PERITO MORENO

Du mardi 7 au jeudi 9 novembre 2017

La nature, en Patagonie, a vraiment oublié d’être moche.
On lui pardonne, mais elle nous retarde.
Chaque jour on rajoute des étapes à notre itinéraire, tellement il y a de choses à voir, toutes plus belles les unes que les autres.
Après notre courte escapade chilienne (temporaire !) et la découverte magique des Torres del Paine, retour en Argentine.
Au programme, rendez-vous avec une autre merveille du monde : le célèbre glacier Perito Moreno.

A El Calafate, ville la plus proche pour la fameuse excursion, Martin et Mercedes nous accueillent dans leur auberge de jeunesse « El Cambalache ». L’endroit est vraiment sympa, avec sa devanture colorée et son petit jardin à l’arrière.

Mais dans notre souci d’économie on a réservé un « dortoir » pour 4, qui se révèle être plus petit que la salle de bain de notre précédente location (Lolo confirme que je n’exagère pas…)
Là on a peut-être été un peu loin..
En fait, on plaint surtout Martha, la jeune allemande qui occupera le 4ème lit, quand on voit notre barda impressionnant occuper les ¾ de la minuscule chambre !

Un déluge s’abat dans l’après-midi sur El Calafate, qui dure jusqu’au soir. On croise les doigts pour le Perito demain. Jusque là on a eu une chance folle avec la météo…

Lolo s’est installé en cuisine pour préparer notre dîner (là encore on est en mode éco). Ses pâtes, délicieuses, auraient sans doute eu un grand succès à la carte ! On se régale… Mais le tableau qu’elle nous fait des arrières cuisines n’est pas très réjouissant…

Le lendemain, le ciel nous sourit encore…
Il fait un soleil radieux quand nous prenons en mini bus la superbe route pour le Parc national des glaciers.
Soudain au loin, tout au bout du lac Argentino, il apparaît..
Le voici donc ce fameux Perito…On n’ose trop le regarder, histoire de garder un « choc » visuel quand on le verra de près, mais déjà d’ici, cette gigantesque avancée de glace dans l’eau est fascinante…

Arrivés à l’entrée du Parc, les recommandations d’usage…Et après quelques pas sur les passerelles, on le découvre cette fois dans toute sa splendeur…

C’est le palais de la Reine des neiges ! Avec ses failles, ses creux, ses grottes, et cette teinte bleutée extraordinaire accentuée par le soleil.

C’est un peu irréel, on dirait un décor de carton pâte, et en même temps on réalise très vite que ce glacier est… vivant !Il craque, il vibre, il gronde même, tel le tonnerre, quand d’énormes blocs se détachent de son flanc et viennent se fracasser dans l’eau des dizaines de mètres plus bas.
D’ailleurs c’est ça la véritable attraction, observer ce géant de glace pendant de longues minutes et finir par s’exclamer  : « Regarde là-bas à gauche ! Ça tombe !! » ou alors, après une explosion entendue de l’autre côté : « Ah dommage ! Il devait être beau celui-là »…Ça nous rappelle l’observation des baleines à Puerto Madryn, des heures passées pour quelques secondes de bonheur.

Là encore on a renoncé au bateau, trop cher. On ne saura jamais si ça valait vraiment le coup, mais franchement d’où l’on est le spectacle est déjà grandiose..
Partout sur le lac, de mini-icebergs provenant du glacier rajoutent à la magie du décor.

On dirait un peu des cygnes non ?

Arrivés au dernier point d’observation, une voix familière : « Ah salut ! Sympa de se retrouver ! »
A notre grande surprise, on retrouve un couple et ses deux enfants voyageant en camping car, rencontrés 12 jours plus tôt à Puerto Madryn, à 1000 kms de là !

On avait souvent lu sur différents blogs les récits de ces rencontres improbables, sans trop y croire.. Ce n’est donc pas une légende, le monde est vraiment petit ! Surtout qu’on a revu à notre auberge deux brésiliens également croisés à Puerto Madryn.

On discute dans la foulée avec un autre couple de français et là on se sent soudain… petits joueurs !
Eux sont partis d’Halifax au Canada pour un Tour du Monde de 3 ans en camion.
Aléas du voyage, ils ont choisi finalement de se « contenter » du continent américain, qu’ils sillonnent depuis maintenant… 4 ans et demi !A la sortie du parc, un aigle magnifique vient se poser sur la rambarde d‘escalier du petit snack.
Lolo dégaine le Lumix pour une nouvelle rencontre au sommet. Après « Lolo et le pingouin de Punta Tombo » voici «Lolo et l’aigle du Perito ».
Il pose tel une star.C’en est une d’ailleurs…

Je pense qu’il sera content de son portrait.

Retour à El Calafate., et là surprise, la façade de notre auberge a été repeinte en noir dans la journée !De mauvaise augure ?
A l’accueil, deux individus à la mine pas trop sympathique nous attendent. Et demandent nos passeports…
Apparemment on aurait enregistré notre sortie du territoire argentin, mais pas notre «re-rentrée» ! Devant nos têtes un peu paniquées, notre hôte Martin nous explique que leur système est défaillant et que ce genre de déconvenues arrive fréquemment.
Tout rentre vite dans l’ordre. C’est bon on est en règle !Le soir, les cuisines de l’auberge sont fermées !
Pas le choix, on doit trouver un restau… Tant pis pour les économies, on décide de se faire plaisir.
Ce sera à « Mi Rancho » juste à l’angle de la rue.Côtelettes d’agneau et truite sauce au beurre accompagnés d’un petit Malbec. Dans un décor plutôt sympa. Ça ne vaut pas les pâtes de Lolo mais c’est pas mal !Le lendemain départ pour El Chalten, connu comme une destination de rêve pour la rando.
On fait le plein de courses parce qu’apparemment il n’y a pas grand-chose sur place. Et c’est plus cher.
On va sans doute finir par louer une mule, je vois que ça…