ÉTAPE 16: EL CHALTEN

ÉTAPE 16: EL CHALTEN


Du jeudi 9 au lundi 13 novembre 2017

Ça ressemble à un coup de cœur…
D’emblée on a adoré El Chalten, petit village de montagne écolo avec ses maisons en bois colorées et ses bars à bière artisanale.  

Et puis son décor magnifique, qui nous promet des randos sympas!

Après notre « mini-dortoir » d’El Calafate on a loué cette fois une cabane tout équipée de 50m2.
On respire mieux.
Côté météo, la première journée s’annonce belle, les suivantes beaucoup plus aléatoires.
Alors on décide de faire tout de suite notre grosse ballade.

Ici la « vedette » locale se nomme Fitz Roy, et culmine à 3441m.Son petit frère, le Cerro Torre à 3138.

Les treks menant à leur pied (Laguna Torre et Laguna de Los Tres) sont des incontournables…
D’après le Routard, La Laguna Torre est une rando longue (6-7h aller) mais sans difficultés majeures, avec une « bonne condition physique exigée ».
Alors que la Laguna de Los Tres, celle du Fitz Roy, dure 8-9h sur 20kms « pour marcheurs en très bonne condition »
On ne le sent pas..
Va donc pour la Laguna Torre!Tôt le matin, il y a encore peu de monde sur les sentiers.
Et cette première ballade nous semble plus cool que celle des Torres del Paine.
Question d’atmosphère…
Au premier « mirador », apparaît le Cerro Torre. Et le Fitz Roy derrière lui.
Quelques légers nuages mais pas de quoi masquer ces colosses, comme c’est souvent le cas ici. Le Routard précise : « Les indiens appelaient le Fitz Roy «Chalten» signifiant «Volcan» ; en effet les pics souvent cachés dans d’épais nuages font penser à des volcans en éruption »Dans les forêts de bois mort que nous traversons, Lolo et Thomas trouvent matière à de nouvelles compositions photos.

Très inspirants ces arbres…

Au bout de 3h30 d’un parcours magnifique et effectivement tranquille, nous voici à la Laguna Torre. Tom peut brandir le trophée…

 Un mini-iceberg semblable à ceux du Perito Moreno flotte sur le lac.

C’est splendide mais le vent, extrêmement violent, nous contraint à nous réfugier derrière un monticule de pierres pour notre pique-nique.Tom décide d’aller jusqu’au glacier un peu plus loin.
En regardant les photos, il me fait penser à un énorme dessert glacé saupoudré de chocolat.

Et sinon il paraît que le vent soufflait encore plus fort là-haut!

Au retour, j’ai quelques fourmis dans les jambes et décide de partir un peu devant. Je finis par m’arrêter pour les attendre mais au bout de 10mn, toujours personne.
Je comprends qu’à un embranchement, on n’a pas pris le même chemin. Bref, je continue me disant qu’on se retrouverait à l’arrivée. Mais en bas toujours personne. Ni à notre cabane, ni aux terrasses des bars du village. Finalement au bout d’une heure je retrouve Thomas devant chez nous. On rejoint Lolo au point de départ de notre balade, restée guetter les randonneurs qui descendent. Et là je me fais COPIEUSEMENT engueuler, pour ne pas les avoir attendus..
Je lui ai fait peur je crois..
Un peu confus, je propose d’aller boire un coup pour oublier tout ça. Je me souviens qu’un bar près de chez nous fait Happy Hour.
Et ce qu’il y a de bien avec Lolo c’est qu’elle n’est plus du tout rancunière après un verre de vin!Correction : Lolo n’est JAMAIS rancunière…

Le lendemain, comme prévu le ciel est gris. Et la petite bruine du matin nous invite à rester tranquillement chez nous histoire d’organiser la suite du périple.
Oui parce que là c’est un peu le flou…
On a envie de retourner au Chili mais le passage de frontière s’annonce compliqué. De plus, difficile d’obtenir des informations fiables.

On n’est pas beaucoup plus avancés, et un peu dépités, le soir à l’heure du diner.
Heureusement la petite poêlée de légumes de Lolo…La météo n’est pas très sûre pour le jour suivant alors on opte sagement pour une courte rando de 4h jusqu’à la Laguna Capri.
Quand on se réveille, c’est grand soleil ! On se dit qu’on pourra peut-être prolonger la ballade…

Contrariété passagère, j’ai oublié de recharger les batteries de l’appareil photo.
Lolo, magnanime, ne crie pas…Il se trouve que la Laguna Capri est presque sur le chemin menant à la Laguna de Los tres, la fameuse, trônant au pied du Fitz Roy.
Après concertation, et vu le temps clément, on décide d’en faire l’objectif de notre journée.
Sommes-nous des « marcheurs en très bonne condition » ? On verra bien..

Le parcours, en tout cas, est juste sublime…

Au détour d’un bosquet, on aperçoit Woody Woodpeaker le fameux pivert du dessin animé ! Il est superbe tout de rouge et noir vêtu..

 

D’autres jolis oiseaux..

Mais pas de « huemules », sorte de mini cerf emblème de la région.
Non l’animal que l’on rencontre le plus ici est certainement… le randonneur !
Avec son célèbre cri : « Ola ! » quand il croise un congénère…

Au bout de 8kms, Lolo décide qu’elle n’ira pas plus loin. Il faut dire que la dernière partie s’annonce raide : 2,4 kms pour 450m de dénivelé ! Je me motive pour suivre Tom…
On se donne rendez-vous avec Lolo sur la route du retour à la Laguna Capri.
En effet, c’est raide ! Nos mollets sifflent mais au bout d’une petite heure, belle récompense quand on découvre que la Laguna de Los Tres est… recouverte de neige !
On ne s’y attendait pas…

C’est un peu le même décor que les Torres del Paine, mais avec cet «élément» en plus. Et c’est assez impressionnant..

Par contre, comme aux Torres, on n’est pas les premiers…On redescend au pas de course pour rejoindre la Laguna Capri. Comme on n’en a pas trop entendu parler, ni dans les guides ni dans les blogs, on se dit avec Tom que ça doit être un endroit sans grand intérêt.
Et là, on aperçoit Lolo, sur une superbe petite plage, au bord d’un lac translucide, avec le Fitz Roy au balcon…
C’est extra ! On va écrire aux guides…

Bilan de la journée, 25 kms pour les gars et 20kms pour Lolo, encore une belle marche.. et toujours sous le soleil, notre bonne étoile.

De retour au village, nouvelle escale à notre bar, en terrasse cette fois. On partage notre table avec Stéphane le canadien et Sandra la suissesse, qui parcourent le Chili du nord au sud en voiture. Echange de bons plans et d’adresses de blog, discussions sur le thème du voyage et la « chance » des français de pouvoir bénéficier comme nous d’une année sabbatique. «C’est pour ça que la France est dans la mouise ! » se marre Stéphane (ou peut-être a-t-il employé une autre expression québécoise !)

En tout cas merci pour la tournée !

Nous on ne sait toujours pas où on va…
L’objectif est de rejoindre la Caretera Australe, la célèbre route parcourant la Patagonie chilienne. Pour cela, le passage de frontière se ferait 500kms au nord entre Los Antiguos et Chile Chico, mais nos infos ne sont toujours pas rassurantes concernant les transports reliant ces deux villes («Ninguna puede pasar !» selon le dernier contact de Tom.. ).
Bon quoiqu’il arrive, c’est sur notre chemin.
On verra bien si l’on peut passer cette maudite frontière. Sinon on continuera notre route vers le nord, la région des 7 lacs et Bariloche.
Et on fera plus tard cette partie du Chili.En attendant, le dernier jour on doit rendre les clés de notre cabane vers 11h et notre bus du soir part à 19h30. Bref, il va falloir s’occuper… Surtout que là il fait franchement pourri…
Après une heure à trainer dans un bar, on décide de se faire un bon gueuleton. Des français croisés à El Calafate nous avait conseillé « La Tapera », où la viande est succulente paraît-il.
Ça tombe bien…Déjà l’endroit est très sympa avec les exploits de Maradona aux murs, et de vieilles affiches pour rockeurs nostalgiques.

Même Charlie est là…Dans les assiettes, l’entrée que l’on partage (« crevettes grillées enrobées de pancetta avec sauce au miel ») est très prometteuse !
Et effectivement, les viandes (lomo sauce malbec et surtout le biffe de chorizo) sont succulentes…Avec une savoureuse tarte tatin pour finir, c’est sans doute notre meilleur repas depuis le début du voyage ! On traine à table mais il reste encore plus de 4h avant notre bus. Et il pleut toujours..
On se réfugie dans un nouveau café, et là qui croise-t-on je vous le donne en mille? Mickael et Corine, notre couple de Puerto Madryn et du Périto, avec Suzie et Lubin leurs deux enfants.
Eux ce sont les « 749 en vadrouille »!

Autour d’un « submarino » (barre de chocolat plongée dans du lait chaud), on se raconte à nouveau nos parcours de vie et « pourquoi ce voyage ? »
On constate que deux mots reviennent souvent de la part de nos proches pour l’évoquer.
Le premier c’est « Courage ». Mais eux comme nous ne le ressentons ainsi..
En revanche, on est complètement d’accord sur le deuxième : « Chance ».
Courageux on ne sait pas, mais chanceux assurément !
En tout cas, à 13740 km de là, on vous embrasse fort !

 

6 Replies to “ÉTAPE 16: EL CHALTEN”

  1. Coucou mes chéris ! Je comprends qu’avec d’aussi beaux paysages, les petites péripéties du quotidien soient vite oubliées !! Cette neige me fait froid ! Quelle température avez-vous ? Je vous enviais presque plus au Brésil !!
    Mon rêve de cette nuit : papa et moi, étions avec vous. Loin devant, marchaient Tom et Matxi, au milieu, plus tranquillou, notre Tins philosophait… et loin derrière, Tatxi et Lolo grimpaient, grimpaient, mais tellement essoufflés qu’ils n’arrivaient même pas à parler et tout se passait merveilleusement bien ! Drôle, non ? J’en riais encore ce matin…
    C’est vrai, mes chéris, c’est une sacré chance que vous avez, mais vous avez eu le courage de la saisir. J’espère qu’à votre retour, vous ferez une expo de photos…
    Plein de bisous à vous 3 et…un, deux, trois : Soleil !!

  2. Toujours aussi superbe et grandiose !
    encore bravo pour votre courage mais un grand bravo à toi ma petite Lolo, tu es formidable et pas rancunière…..
    bisous à tous les trois
    MPSV, tatie R

  3. Hola muchacha y muchachos !
    Je n’arrive à a déterminer quel est celui de vous trois qui a les meilleurs talents :
    pour les photos sublimes, les apéros d’enfer et les bons croustous à la sauce locale, je pense qu’il n’y a pas photo (si je puis dire !) : Lolo accroche le premier prix !
    Pour les randos d’enfer avec variations impromptues 🙂 et les super reportings sur le blog, à la sauce « Routard », là, Tins détient sans doute la palme !
    Pour la pratique de la langue de Cervantès (ou plutôt de Simon Bolivar !), les trucs et astuces les plus « démerds, si vous me pardonnez l’expression, l’esprit d’aventure et , qui sait, les romances avec de multiples jeunes personnes rencontrées sur la route, eh ben, c’est sûrement Tom le champion !
    On se régale et se passionne toujours autant pour vos aventures, et on attend le prochain épisode avec la même impatience que celle éprouvée dans nos très jeunes années juste avant la sortie de Spirou !
    L’évocation de Bariloche m’a fait penser à Ignacio. Lorsque nous préparions notre voyage, il nous avait parlé avec enthousiasme de l’endroit qu’il nous recommandait de découvrir. Malheureusement, nous n’avions pas pu caser l’étape. Alors vous visiterez en pensant à nous !
    A propos d’Ignacio, je lui ai communiqué l’adresse du blog. Si vous passez dans la région de Santa Fé, il faut le lui signaler, Il vous donnera certainement de bonnes adresses et j’imagine que sa famille serait ravie de vous rencontrer.
    Bonne suite sur les chemins de la découverte sud-américaine. Je vous embrasse fort.

  4. alors encore une fois on s’envole….on en prend plein les yeux !
    Et là Martin est entrain de s’endormir avec surement les images magnifiques dans la tête…
    Merci pour lui.
    Garance, elle fait plein de commentaires….tous plus exaltés les uns que les autres…elle manque de mots mais ça ne l’empêche pas de parler… encore une fois !
    Et moi, je rêve devant vos images et souris en vous lisant. C’est bon.
    On vous embrasse très très fort.
    Et à dans 3 mois !!!

  5. BON ANNIVERSAIRE THOMAS
    Tu es un snob d’aller fêter ton anniversaire à plus de 13700km de Paris…..
    nous te souhaitons un très bon anniversaire et ne doutons pas que ta Maman a trouvé une bouteille de champ et un gâteau….
    beaucoup de bisous à partager.
    Tatie R + VV = FV +Mamie