ÉTAPE 21: PUERTO TRANQUILO

ÉTAPE 21: PUERTO TRANQUILO


Du lundi 28 au mercredi 30 novembre 2017

 De la fenêtre du bus, on a aperçu sa longue silhouette de dandy marseillais.
Jean-Michel a prolongé son séjour à Puerto Tranquillo, et il nous attend. Mieux, il a trouvé une cabane, à 50m de là, où nous allons pouvoir loger tous les 4.
On se dit qu’on l’enverra désormais en « éclaireur » sur nos prochaines étapes!La cabane nous paraît pas mal, mais on va vite s’apercevoir qu’il n’y a que le strict minimum!..
Je revois encore la tête de la propriétaire lorsque je me suis risqué à lui demander une serviette…
Bon en même temps, on n’a pas payé cher, alors on ne sera pas trop regardant !
C’est l’heure du déj, donc sans attendre on se dirige vers « ZE Adress » de Puerto Tranquillo : le fameux Food truck dont nous ont parlé Michael et Corine, des 749, quand on les a recroisés il y a quelques jours. La pancarte annonce la (jolie) couleur :
Et voici Charlotte et Gabriel,
Elle est française, arlésienne précisément, et lui chilien.
Ils se sont rencontrés en Australie et ont parcouru ensemble les routes du monde, avant de venir se poser là. Ils racontent qu’en passant un jour dans le coin, ils ont eu un véritable coup de cœur et ont décidé de s’y installer.

Proximité provençale oblige, « Jean-Michemiche », comme l’appelle Charlotte, fait déjà partie du décor. Depuis 2 jours, il a déjà goûté à tous les Paninis !
Mais on comprend vite pourquoi, ils sont tous simplement succulents ! On aura nous aussi le plaisir de les découvrir.
Le village n’est pas vraiment « Puerto », même s’il y a quelques bateaux sur les rives de l’immense lac général Carrera mais, à cette époque, plutôt « Tranquilo », la saison n’ayant pas encore vraiment commencé…

Il y a même un petit stade de foot! Avec un crâne de vache au milieu de la tribune… Au programme de cet après-midi, excursion en bateau jusqu’aux Capillas de Marmol, les fameuses chapelles de marbre, stars de la région.
On embarque avec Marie-Claude et Martine, deux copines savoyardes, parcourant le Chili à un rythme effréné !
Et c’est parti pour deux heures de pur émerveillement…
Vous l’aurez deviné, le ciel est au beau fixe, les eaux du lac particulièrement tranquilles, sans parler du décor autour de nous.

On se dit qu’on ne serait pas mal à la terrasse de cette cabane-là.Il faut environ 45mn pour atteindre les chapelles. On vous l’avoue, on ne sait pas du tout à quoi s’attendre..
Le bateau s’approche de la falaise, et pénètre successivement dans plusieurs petites grottes.

Les couleurs de la roche vont du gris clair au bleu, parsemés de fragments jaunes ou verts.

C’est déjà très beau..
Mais ce qui va suivre est tout simplement époustouflant !

Plus on avance, et plus on compte de teintes différentes…

Par endroits la roche devient marron, et fait penser à du bois d‘ébène recouvert de neige ou de poussière d’or…

Ou, comme à El Chaten, à un dessert glacé au chocolat !En longeant à nouveau les falaises, on rejoue à « Devinez quel animal je suis ? »


J’imagine que vous aurez au moins reconnu le chien et l’éléphant…
Et là une sorte de fantôme ou… une apparition divine !
On pénètre à nouveau à l’intérieur des Capillas. On est toujours sur une autre planète!

Incroyable…
Puis on aperçoit un énorme rocher posé sur l’eau. C’est la fameuse cathédrale.Imposante mais, à première vue, pas particulièrement jolie.. A moins que ? Approchons pour voir…

En fait, dessous, c’est juste sublime !Les eaux sont translucides, allant du turquoise à l’émeraude… La blancheur du marbre donnant à l’ensemble des contrastes saisissants.
La cathédrale toute entière se reflète dans ces eaux d’une pureté exceptionnelle…
Bref, vous l’avez compris, on a été bluffés et conquis !

En débarquant au retour, on aperçoit dans un autre bateau un visage qui nous dit quelque chose: C’est Antony, le musicien qu’on avait rencontré lors de notre périple en bateau des Chiloé 8 jours plus tôt, comme Jean-Michel !
Là il faut se rendre à l’évidence, soit le monde est vraiment petit, et la vie une suite de jolies coïncidences, soit les français empruntent tous les mêmes routes en Amérique du sud.
C’est plus probable…
En tout cas, ça fait plaisir de le revoir. On va passer pas mal de temps ensemble…
Pour l’heure on se retrouve tous au Food Truck, où l’on improvise un gâteau d’anniversaire pour les 22 ans de Thomas avec les délicieuses gaufres Poire et Nutella de Charlotte.

Sur la table, une magnifique pierre colorée où l’on reconnaît deux prénoms familiers : Lubin et Suzie. Nos amis les 749 sont bien passés par là ! On les embrasse…
Et sinon Jean-Michel, la seule personne au monde à qui l’association chaussettes-tongs donne un véritable style…
Le soir, tout le monde se retrouve dans notre cabane. Charlotte et Gabriel ont apporté leurs restes de paninis et une délicieuse bière à… l’œuf !
On échange sur nos voyages bien sûr. Le récit de leur périple au Népal est épique ! Antony, « Nato » de son nom de scène, nous conseille d’aller en Colombie, et surtout au Nicaragua, tout aussi beau et beaucoup moins cher que le Costa Rica.
On parle politique et histoire chilienne aussi, et l’on se rend compte que la question est sacrément complexe… Les Mapuche, les lendemains de Dictature, et puis toutes proches, les élections.. Difficile de mettre tout le monde d’accord.Mais la vraie question du soir est : comment Jean-Michel fait tenir tout son « voyage » de plusieurs mois dans un si petit sac à dos ???
On se moque… Mais jours après jours, nos lombaires nous confirment que c’est bien lui qui a raison !

En à peine deux journées, on a crée une « mini-communauté », et on se retrouve avec plaisir le lendemain pour une jolie ballade au dessus du village, que Jean-MicheMiche (encore lui!) a repéré la veille.

Anne, une française vivant en Ecosse a rejoint notre petit groupe.
Le point de vue sur le Lago General Carrera est superbe, et la pause photos idéale…

Mais surtout la pause sieste !

Soudain on aperçoit une immense forme sombre planant au dessus de nous : UN CONDOR !
Depuis le temps qu’on espérait en voir un…
Un Grand Condor… Le même que dans Tintin et le Temple du soleil!
Impressionnante, cette bestiole.Là, je sais que mon oncle Philippe aurait demandé si on avait aussi vu un Grand Con d’argent…
Et comme il faisait toujours deux blagues à la suite, il aurait enchainé: Vous savez comment s’appelle la femelle du Condor?
Le dortoir!
Je vous laisse réfléchir.

Un ultime tour au Food Truck pour saluer Charlotte et Gabriel, manger une dernière gaufre.
Demain tout le monde repart, chacun reprend son chemin. Et ça nous fait un petit pincement au cœur…

En très peu de temps on s’était attachés à ce petit groupe francophone et gourmet, avec des gens si différents mais partageant le même goût du voyage et de la découverte.
Alors, dans un dernier « abrazo », on promet de se revoir, en Amérique du sud, en France ou ailleurs.
Est-ce le petit coup de blues qui se profile après cette séparation ?
D’un commun accord, on décide avec Lolo et Tom, que c’en est terminé de notre périple patagonien.
Tant pis pour Pucon, Puyuhuapi et le Parc National Queulat…
On sait que l’on rate des choses mais bon… Vivre c’est choisir, comme dirait mon papa !

Dernière escale (obligée) à Coyhaique, où il n’y a pas grand chose à voir à part ce chat dans un magasin de chaussures.
Notre auberge bat des records de « glauquitude » et fait à moitié déprimer Lolo.
Alors, pour rallier Santiago au plus vite, on abandonne l’idée du bateau et du bus, périple certes meilleur marché mais qui aurait duré deux jours, et on opte pour l’avion ralliant Balmaceda à la capitale chilienne en 2h.
A quelques euros près, il y a des moments où il faut savoir ne pas tergiverser !
Surtout lorsque le ciel déploie sous nos yeux de tels paysages…
Histoire pour nous de saluer une dernière fois cette région si belle que l’on a tant aimée.

9 Replies to “ÉTAPE 21: PUERTO TRANQUILO”

  1. coucou c’est Pat, le voisin de Michelle, nous écrivons un petit mot test. vos aventures et photographies sont juste sublimes. bon voyage et joyeuses fetes de fin d’année

  2. Epoustouflant ! Etonnant ! Incroyablement beau ! Du jamais vu !
    Mais la photo qui me laisse la plus perplexe : c’est comment Jeanmichemiche tient-il ses tongs avec des chaussettes ??
    Questions astuces : oui, tu aurais bien rivalisé avec Philippe ! Pas mal !!
    Ma torp’s, désolée mais je suis prem aujourd’hui !!

  3. C est superbe, j en ai plein des yeux. Je suis avec mon voisin et tout à l air de marcher. Bonnes fêtes de fin d année. Je raconterai à J.Y la suite de l envoi de mon mail. Busous

  4. hop hop!!! je suis jamais très loin!!!
    bon pour ceux qui ne l’auront pas eu… le dortoir c’est LA condor… (là qu’on dort!)
    en voyant vos photos, je confirme que Dieu est vraiment mon peintre, mon sculpteur, bref mon artiste préféré (pour la musique… là c’est archange saint Michel Sardou mon préféré…)
    Qu’est ce que c’est joli??
    et vous ? comment allez vous?
    on vous manque?
    qu’est ce qui vous manque le plus?
    et Tom il en a pas marre?? 😉
    je vous embrasse très fort.
    Noun en direct de Pompa!! il fait un temps de 15 août… 4° et il pleut!

  5. Bonjour, Laurence, Thomas et Étienne. Le plaisir de parcourir votre blog n’a d’égal que celui de la Patagonie chilienne. Vous n’êtes pas un »bon »souvenir car nous nous reverrons. Je vous embrasse. Jean-michmich.

  6. Epoustouflant ! magnifique ! extraordinaire, jusqu’à votre « copain et ses tongs »…..
    bisous à tous les trois
    MPSV, tatie R

  7. Ça doit vraiment être difficile de passer son temps à contempler des paysages sublissimes!! Bonne continuation pour la suite et j’attends le prochain episode de votre périple avec impatience!!