ÉTAPE 22: SANTIAGO DU CHILI

ÉTAPE 22: SANTIAGO DU CHILI


Du vendredi 1er au lundi 4 décembre 2017

Santiago nous faisait un peu peur.
Après 1 mois dans les contrées lointaines de la Patagonie, peu peuplées et plutôt fraiches, on redoutait le chaos de la ville qu’on s’imaginait chaude, bruyante et grouillante.
Pour une fois le voyage a été ultra confortable ! Notre 2ème avion depuis le début de notre périple..
Y a pas à dire, ça va plus vite et c’est moins fatiguant ! Et même d’en haut c’est beau..
Nous avons suivi les conseils de notre ami Jean-Michel et réservé dans une auberge de jeunesse dans le quartier Yungaï, très proche du centre historique.
Le lieu est très sympa, on a tout de suite été conquis par son architecture, son côté arty et les bonnes « vibes » qui en émanent.
Retrouver un lit confortable, une douche avec de l’eau chaude qui fonctionne, un espace perso pour Tom, c’est très agréable.
Les gens sont sympas, l’espace commun atypique et convivial.
On s’offre un petit resto péruvien juste à côté et on mange de savoureux plats typiques, le Lomo saltado, la Chauffa de riz aux crevettes. ça aussi c’est cool !
On a enfin trouvé le fameux Huemule qu’on traque depuis le début de notre aventure chilienne.. !
Contre toute attente Santiago nous surprend agréablement.
C’est certes une très grande ville mais dans un bel environnement, avec des quartiers résidentiels et verts comme Providenzia, des plus modernes et sans charme particulier, mais aussi des quartiers bohèmes très sympas.
On a craqué pour Bellavista, bobo par excellence et qui nous correspond bien..

On y trouve beaucoup de petits restos et bars dans des immeubles rénovés avec beaucoup de goût.

Les garçons s’offrent l’expérience tant attendue de la « Chorillana ».. Alors comment décrire ce plat ?
Des frites, de la viande, des œufs, du fromage fondant (ou dégoulinant ??), le tout dans.. du pain !! Waouh !Le côté populaire est préservé et mis en valeur, c’est un quartier très vivant où se développent les écoles artistiques (danse, musique..) et les lieux alliant culture et fête.L’art urbain est très présent ici comme dans beaucoup d’autres endroits de la ville.

Les terrasses sont pleines, on y boit et on y mange à toute heure, c’est ultra sympa.

Bellavista est au pied du Cerro San Cristobal, une des collines qui entourent la ville et c’est là que Pablo Neruda a élu domicile dans une de ses 3 fameuses maisons.

Celle-ci qu’il a appelée « La Chascona », qui veut dire « La décoiffée » en Mapuche, langue que le poète affectionne particulièrement et en hommage à la chevelure désordonnée de son dernier amour, Matilde, regorge de tous les objets chinés au cours de sa vie et délivre un vrai témoignage sur son histoire, son œuvre mais aussi sur le Chili.

C’est la petite histoire dans la grande.. qui nous permet de comprendre beaucoup sur la politique chilienne, Neruda y ayant occupé une place très importante.
Il a construit sa maison en lien avec son environnement, ici la Cordillère des Andes. Chaque pièce nous parle de son propriétaire poète et fantasque.
Les bancs et chaises dans les extérieurs sont toujours orientés en fonction de la vue.

De La Chascona il avait une vue extraordinaire sur la ville et sur les Andes.Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui !
Les roof tops l’ont délogée.Recevoir était essentiel pour lui et il ne recevait pas n’importe qui ! Les poètes et les écrivains engagés et contestataires, les hommes politiques. Il vivait entouré d’artistes comme son couple d’amis avec lesquels il a acheté sa maison La Sebastiana à Valparaiso.
Maria Martner a créé des fresques murales pour chacune des maisons du poète.
Il mettait un soin particulier à la réception de ses invités et le bar, la cuisine, le salon et la salle à manger en témoignent.

La visite est très émouvante, riche et nous donne envie de découvrir les 2 autres, « La Sebastiana » à Valparaiso et un peu plus bas sur la côte « Isla Negra ».

Nous continuons notre marche à travers Santiago en passant par le Parque Forestal.
C’est un très bel espace vert où les habitants ont visiblement l’habitude de flâner, se promener, manger des glaces (beaucoup et tout le temps !!)C’est plein de vie, de bonne humeur, d’artistes, d’enfants.

On y croise aussi des drôles de personnages..On arrive tranquillement dans le barrio également très sympa de Lastarria, avec une pause au Centre Culturel.

La mode est présente partout, dans le style des filles, les magasins.. très vintage !

Ces quartiers sont à taille humaine, l’architecture est belle, de grandes portes, de hauts plafonds, du bois, du verre.. et toujours des graffitis et des fresques.

C’est la coolitude.. !
Teintée de poésie et d’humour.. Bon la boboitude quoi !!!

On sent que l’aspect culturel est très important et que se développent de nombreux lieux permettant l’expression artistique et favorisant l’accès à la culture sous toutes ses formes.

Dans d’autres endroits, c’est l’alliance du moderne et de l’ancien.. on trouvait ces contrastes à Buenos Aires, ils sont très criants à Santiago.
Il y en a même qui sont le parfait mélange.

Ces paradoxes se retrouvent dans la vie quotidienne.
Santiago est une grosse métropole qui a parfois des allures de village et où on retrouve des pratiques ou des objets d’un autre temps pour nous !

Pour regagner notre auberge on passe dans des quartiers moins charmants mais tout aussi vivants comme la Place des Armes, sorte d’énorme lieu de rencontre dans le centre de la ville, bordée par des monuments comme l’Eglise ou le bâtiment central de la Poste.

La place grouille de monde, est bruyante, mais pas désagréable !
S’y côtoient toutes les générations, tous les styles et surtout les joueurs d’échecs.

Dans les rues adjacentes, c’est encore plus populaire. S’alignent les « stands » de street food, ça sent les brochettes, on peut acheter absolument tout et n’importe quoi..

Et parce que sans cela nous ne serions pas au Chili, on a croisé la route de quelques belles églises..

Nous avons aussi aimé Santiago car nous y avons retrouvé Valentina !
Nous avons partagé un déjeuner au Mercado Central et passé l’après-midi à flâner avec elle dans les rues de la ville, aux petits airs de Paris parfois…

Mais non, on était bien à Santiago !

Avec son fleuve aux eaux pas très propres et son histoire politique toujours très présente.

Et ses panneaux signalétiques pas toujours très clairs !!

On a cru un instant que Tom avait enfin trouvé sa vocation !
Nous voulions monter en haut du Cerro San Cristobal pour admirer la vue sur Santiago et sur la Cordillère. Malheureusement un funiculaire en panne et un manque de temps nous en empêchent !
Qu’à cela ne tienne nous nous rabattons sur un verre dans un lieu vraiment ultra sympa de Bellavista, le Mallinkrodt.
On le recommande chaudement, super ambiance, cool et décontractée, chouettes cocktails, belles bières, des food trucks.. Le must pour un dimanche à l’heure de l’apéro !!

Un peu tristes, on quitte Valentina en se donnant rendez-vous pourquoi pas dans 2 ans.. Elle aimerait prendre un vrai temps pour voyager et découvrir l’Europe !

On l’attend avec plaisir..

Un autre moment très important de ce week-end à Santiago est la visite d’un lieu qui nous tenait à cœur: Le Musée de la Mémoire et des Droits de l’homme.

Magnifique visite. Bouleversante et très instructive.Toute l’histoire de la dictature et des exactions commises par Pinochet sont là.
Quelques années seulement après la mort du dictateur, on sent que le pays avait besoin de juger cette phase sombre de son histoire. Et de dénoncer aussi la part importante jouée par les autres pays, et notamment les Etats Unis.
Tous les mécanismes de la mise en place d’une dictature sont décortiqués, analysés. Des témoignages bouleversants.
La Galleria de la Memoria en dessous du musée met en lumière tous les documents secrets mis si longtemps à obtenir, notamment de la part des américains.

Toutes ces archives mettent en lumière l’implacable arrivée au pouvoir du dictateur soutenu par le gouvernement américain et la froideur des mécanismes mis en œuvre pour persuader la population qu’il va les sauver de « l’enfer communiste ».
La scénographie du musée est particulièrement bien faite.

L’alternance des documents écrits, visuels, enregistrés ; certains témoignages de personnes ayant subi des tortures, l’horreur des disparitions sans explications ; la reconstitution à l’aide d’images d’archives du jour du coup d’état, les derniers mots prononcés par Allende au peuple chilien..
Très impressionnant cette faculté à regarder son histoire en face.
Et pourtant dans la vie quotidienne, encore aujourd’hui, ça ne semble pas aussi simple que ça. Cette histoire encore très récente, a laissé des traces importantes et il n’est pas aisé, semble t-il d’en discuter avec les chiliens.
Toutes les familles ont ici des personnes qui ont été soit du côté des bourreaux, soit du côté des victimes, soit des deux..
Certains pensent encore que Pinochet les a sauvés du désastre économique et que c’est grâce à lui que le Chili a eu pendant un temps du moins, la 1ère économie florissante d’Amérique du Sud..
Bref discussions passionnantes qui pourraient durer des heures
Nous avons eu la chance de partager, entre autres, ces discussions avec Mireya et German.
Qui sont-ils ?
Alors vous voyez ma Sandra ? (celle de Marseille, pas celle de Nantes)
Sandra a une sœur, Bérangère, que certains d’entre vous connaissent aussi.
Bérangère a un mari, Jorge, qui est chilien. Ils vivent à Paris.
Jorge a un frère, German.
German a une femme, Mireya. Ils vivent à Santiago et sont psys tous les deux.
Quelle belle rencontre..
Et tout ça grâce à une CB perdue.. et à la gentillesse de tout ce petit monde qui a permis que j’en récupère une nouvelle à Santiago.
Venus simplement pour chercher ma carte, nous avons rencontré des gens formidables qui nous ont invités à passer une nuit chez eux, dans leur jolie maison de Providenzia.
Nous avons passé une délicieuse soirée avec eux, dans un très bon resto péruvien.
Mireya a fait son premier cycle scolaire à l’Alliance Française, elle a donc eu ses premiers apprentissages en français et non en chilien. Son père, amoureux de la culture française, tenait à ce que sa fille parle français ! Elle parle encore très bien, même si elle pense le contraire, mais n’a malheureusement pas l’occasion de pratiquer.
German parle un peu le français mais le comprend assez bien.
Tom se débrouille assez bien en espagnol et moi je le comprends pas trop mal mais le baragouine !!
Etienne lui reste très francophone mais est plutôt pas mauvais en anglais.
Bref, tout ça a donné des discussions passionnées et passionnantes.
German a fait très attention à parler doucement pour qu’on puisse suivre.
Nous avons beaucoup appris sur l’histoire, la société, la politique du Chili, fait des comparaisons avec la France.
C’était génial, ils ont débordé d’attentions à notre égard, jusqu’au petit déjeuner préparé par German le lendemain matin avant de partir au travail.
Un énorme merci à eux, bon courage à Danaé, une de leurs filles, qui était en pleines révisions pour ses examens !
Et on espère vraiment pouvoir les accueillir à Paris lors d’un de leurs prochains séjours.

Voilà, Santiago c’était chouette.. bien plus que nous ne l’avions imaginé.. pour la ville bien sur mais peut-être aussi beaucoup grâce aux personnes rencontrées.
Et maintenant.. je vais au bout de mes rêves..
VALPARAISO !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

5 Replies to “ÉTAPE 22: SANTIAGO DU CHILI”

  1. Génial!! c’est touchant toutes ces rencontres!! et donc là si je comprends bien, vous êtes partis à Valpareiso pour photographier des araignées et des scorpions…
    Foilà…
    he ben nous (Auré, Jacou, Baptiste, Cyrielle, Simon, Étienne et PF) on a fêté les 25 ans de Pierrot à Brive Samedi et on est allés au Cardi et y’a « je te survivrai » de Jean Pierre François qui est passée… Le bonheur absolu quoi!! je vais vous envoyer une photo par « whatsapp »
    On vous embrasse très fort!!
    Alix, Rosalie et Poppy

  2. Sympas, toutes ces rencontres ! Et merci pour ces bons souvenirs, notamment le quartier de Bellavista ! Et vive Valparaiso !

  3. coucou!! je ne sais où vous mettre un mot tellement vous enchaînez les pages et les aventures… vos photos sont magnifiques, quel bonheur de vous suivre tous les 3…
    on doit vous le dire tous les jours, mais profitez bien de toutes ces découvertes, ces rencontres ces sensations, ces douceurs, ces saveurs d’ailleurs … vous êtes beaux!
    Hélène, Ben et les petits

  4. Merci Laurence et Etiene pour votre description si flatteur de nous et de mon français ☺️ Nous étions heureux de vous accueillir. Vous êtes des gens fantastiques, ouverts, intéressés par d’autres cultures et très gentils. Nous ésperons vous voir à Paris. À bientôt
    Mireya et Germán

  5. Etonnantes toutes ces rencontres.
    merci pour ces photos intéressantes et ce voyage dont nous profitons.
    Sommes à Antony, retrouvons JY & C.C. & Mamie pour l’anniversaire de François.
    Bisous à tous les trois.